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photo_sacheonga_3.JPGHier soir, à l’université de Paris Dauphine. Sur scène, un guitariste, deux percussionnistes et une actrice qui interprète en chanson, sa propre version de La bonne âme de Sichuan, de Bertolt Brecht. Malgré les bancs d’un amphithéâtre – pas vraiment réputés pour leur confort – et malgré un texte en Coréen sur-titré, on se laisse emporter.

Au rythme de la voix de Lee Jaram, des percussions en tous genres et des rifs de guitare qui ont parfois des airs de Led Zep, le voyage commence. Paris s’éloigne et Séoul prend vie tout au long de l’histoire de Sun-tok, une femme dont la bonté n’a d’égal que son tour de taille mais qui pour s’en sortir, prend l’identité d’un lointain cousin dont le caractère est à l’opposé du sien.

Sommes-nous vraiment partis loin de chez nous ? Pas si sûr à l’issue de cette fable dont la question centrale est intemporelle : comment vivre heureux en étant bon puisque cela implique tant de sacrifices ? Comment être bon avec les pauvres quand la misère les rend capables de toutes les bassesses ?

A travers la forme théâtrale traditionnelle coréenne qu’est le P’ansori* Lee Jaram interroge le monde d’aujourd’hui et la logique capitaliste avec une ironie mordante. Et comme pour bien souligner que nous sommes tous concernés, l’histoire est jonchée de clins d'oeil : Sun-Tok, travestie en son prétendu cousin appelle ses ouvrier à « travailler plus pour gagner plus » et se lie d’amitié avec le parti politqiue l’Union pour Mon Pays..

Abrégée, la version d’hier soir met l’eau à la bouche et l’on espère vivement que la petite troupe reviendra pour offrir le spectacle entier. En attendant, la semaine consacrée à la Corée continue et pour en savoir plus, c’est ici.

 

* Le « p’ansori » est une forme théâtrale traditionnelle de Corée. Une femme raconte une histoire en chantant, au rythme d’un tambour.

 

Tag(s) : #Culture et Sciences