Comptabiliser le vote blanc, Assemblée Nationale, scène 2

Hier, une fois encore, les députés ont voté une proposition de loi centriste visant à reconnaître le vote blanc après en avoir éliminé les dispositions litigieuses. Un changement qui se résume à un chiffre.

Prenez les mêmes, et réessayez ! Hier, par une fraîche matinée de novembre, 90 députés ont voté la reconnaissance du vote blanc sur la base de la proposition de l’UDI. Ça ne vous rappelle rien ? Il s’est passé la même chose en 2003. A l’époque, le centre s’appelait l’UDF et le vote se déroulait un peu plus tard, le 30 janvier. Etonnant, non ?

Et l’histoire se répète… Comme en 2003, le député centriste François Sauvadet, dénominateur commun aux deux textes, a vu sa proposition de loi amendée pour pouvoir être votée. Exit la disposition inscrivant le vote blanc dans les suffrages exprimés qui poserait trop de questions constitutionnelles. Les votes blancs seront comptabilisés séparément des nuls, c’est tout. Ils auront leur propre pourcentage ! (Wahou…)

Certes, cela leur donne une visibilité et un certain poids qui pourrait convaincre les indécis à venir gonfler ses rangs. Mais parler de « reconnaissance » ? Le 6 mai 2012, si le vote blanc avait été comptabilisé dans les suffrages exprimés, François Hollande n’aurait pas obtenu la majorité absolue au second tour. Avec 2,1 millions de votant, le vote blanc représentait alors 5,82 % des votants, le total le plus élevé de la Ve selon France Inter !

Reste à voir si ce nouvel essai, aura plus de succès que le texte de 2003, quasi-identique, qui n’a jamais atteint le Sénat. Souhaitons lui bonne chance !

Auto-promo : L’occasion de relire la série de portrait publiée sur StreetPress.com : « Présidentielle : dis-moi pourquoi tu votes blanc »